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    I. Théorie darwinienne de l’évolution et théories qui en ont découlé

     

    1. Théorie darwinienne de l’évolution

    a. Principes fondateurs de la théorie de l’évolution et de la sélection naturelle

     
     
    - Circonstances de la découverte de Malthus par Darwin

    Après un voyage en juillet 1837 dans lequel il effectua une enquête systématique avec des éleveurs et des jardiniers pour étudier une supposée évolution des espèces, il écrivit : « J’aperçus bientôt que la sélection était la clé de voûte de la réussite de l’homme en matière de production de races utiles d’animaux et de plantes. Mais la manière dont la sélection pouvait s’appliquer à des organismes vivants à l’état de nature demeura pendant un bon moment un mystère pour moi. » (Extrait d'Autobiographie de Darwin).
    Il lut en octobre 1838 l’essai de Malthus sur la Population.

    - Essai de Malthus et réaction de Darwin à sa lecture

     
     

    Malthus, Essai sur le principe de population :

    Ce dont s’est inspiré Darwin dans cet essai de Malthus sur la population sont les parties concernant :
    - les obstacles qui se sont opposés à l’accroissement de la population (Tome I, Livre 1) ;
    - l’espérance que l’on peut concevoir pour l’avenir, de guérir ou d’adoucir les maux qu’entraîne le principe de population (Tome II, Livre 3).

    Il écrivit dans son Autobiographie suite à cette lecture : « Je fus frappé par l’idée que dans ces circonstances, les variations favorables auraient tendance à être préservées et les défavorables à être anéanties. Le résultat de cela serait la formation de nouvelles espèces. J’avais donc trouvé là, enfin, une théorie pour travailler ; mais j’étais si anxieux d’éviter les idées préconçues que je décidais de n’en pas écrire la plus courte esquisse avant un bon moment. ».

    - Conséquences des idées de Malthus sur Darwin

    Il part de l’idée de Malthus concernant les sociétés humaines (soit une distorsion entre croissance géométrique de la population et croissance seulement arithmétique des ressources) pour en appliquer les conséquences aux règnes animal et végétal. Paradoxalement, il en refuse l’application aux sociétés humaines civilisées : il retourne contre Malthus le principe de ce dernier qui lui a fait apercevoir l’importance de son existence dans la nature. (cf. La filiation de l’homme, de Darwin, 1871).

     

    b. Exposé de la théorie de Darwin sur l’évolution

     
     
    Idée : Les espèces vivantes dérivent les unes des autres à travers des variations transmises par voie de génération.
    Références :
    - Philosophie zoologique (1809), de Jean-Baptiste de Monet, chevalier de Lamarck (1744 – 1829)
    - L’Origine des espèces, de Darwin (1859)

    Au début du chapitre IV de L'Origine des espèces, Darwin se pose la question suivante : « Est-ce que le principe de la sélection dont nous avons vu qu’il est si puissant entre les mains de l’homme, peut s’appliquer au sein de la nature ? ». Il conclut : « de pareils changements [changements intentionnels et répétés des conditions de captivité, d’entretien ou de culture qui accroissent la variabilité d’un individu organique] de condition ont pu survenir, et surviennent dans la nature. ».

    Les causes en sont une énigme pour Darwin. Il tente donc d’établir les lois de l’hérédité. Pour cela, il propose les hypothèses que ces changements sont peut-être dus à :
    - un excès de nourriture. Il s’inspire de l’opinion d’Andrew Knight (1759 – 1838) : ce dernier s’était lui-même inspiré de Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, (1707 – 1788), qui avait soulevé cette hypothèse dans le chapitre 3 « De la nutrition et du développement » de la deuxième partie du tome III de L'Histoire des animaux ;
    - une longue durée d’exposition (de plusieurs générations) à de nouvelles conditions ;
    - des éléments reproductifs qui ont forcément été affectés avant la conception, le déterminisme de ce qui affecte ces éléments étant variable et inconnu ;
    - des choix humains d’une valeur culturelle qui sont à la fois cause de variabilité et de stérilité : ils conduisent d’une part au développement de nouvelles capacités et d’autre part à la perte de certains avantages naturels. Pour mieux comprendre, considérons l’exemple suivant : un homme contemporain s’attelant plus que régulièrement à un travail de nature informatique pourra par exemple développer ses capacités intellectuelles mais perdre une partie de ses capacités musculaires.


    - l’effet des conditions de vie. Ces conditions sont moins importantes dans l’apparition des variations que les « lois de l’hérédité, de croissance et d’hérédité ». Elles concernent quelques variations : une augmentation de la taille peut se produire si le quota de nourriture augmente, une densification de la fourrure peut s’observer si le climat se refroidit ;
    - un non-usage habituel d’un organe chez un animal en captivité : affaiblissement par rapport à l’état de nature de cet organe : par exemple, des oreilles pendantes chez de nombreux animaux domestiques.
    - la loi de la « corrélation de la croissance » : la modification d’un caractère d’un organe au cours de son développement entraîne des conséquences régulières sur des caractères d’organes différents.

    De plus, il note les deux cas suivants suite à une variation d’un caractère :
    - si un retour à l’état sauvage s’effectue, les espèces domestiques reprennent graduellement, si elles survivent, les caractères de leur type original ;
    - si les conditions restent égales, elles perpétuent leurs caractères acquis.
    On peut en induire l’existence de phénomènes de variation et de retour au type ancestral dans ces circonstances analogues (un nouveau changement de conditions donc) au sein de l’état naturel.

    Il note aussi que la variation avantageuse à l’état domestique (avantage pour l’homme dans ce cas) induit l’hypothèse d’une variabilité avantageuse à l’état naturel (avantage pour l’organisme alors).

    c. Schéma de synthèse

     
     




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