• Eugenics and you

     

     
     

    L'eugénisme désigne l'amélioration des caractères héréditaires de l'espèce humaine par une intervention délibérée. Ce souhait, qui existe depuis l'antiquité peut se traduire par une politique volontariste d'éradication des caractères jugés handicapants ou de favorisation des caractères jugés bénéfiques.

    On peut distinguer l'eugénisme de la préoccupation d'assurer à ses enfants le « meilleur » co-reproducteur (quoique « meilleur » puisse signifier : taille des cornes, couleurs des plumes, ou étendue du patrimoine ou de la culture, etc.), ainsi que de la pratique qui consiste à favoriser le plus prometteur de ses enfants. Ces stratégies ne se préoccupent pas du devenir de l'espèce humaine, mais seulement de l'avenir de ses propres enfants ou de sa famille.                                                        

    L'eugénisme pose de sérieuses questions éthiques car il implique une sélection portant nécessairement une part de subjectivité et une part de contrainte, ne serait-ce qu'envers les individus écartés, ou à l'égard des individus incités à se reproduire, voire à se reproduire avec telle personne et nulle autre. L'histoire du XXe siècle a fourni des exemples de graves dérives morales associées aux politiques eugéniques.

     


    Eugenisme 1/3
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    Eugenisme 2/3
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    Eugenisme 3/3
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    Pendant près d’un demi-siècle, on a assimilé l’eugénisme (littéralement: science de l’«amélioration» du fonds génétique) aux horreurs nazies. Bien que des généticiens allemands comme Benno Muller Hill ait révélé la complicité de la communauté scientifique avec les nazis, on a longtemps évité de scruter systématiquement les politiques eugéniques d’autres pays.
    Des historiens ont récemment comblé ce vide et donné une image claire du soutien politique et culturel à l’eugénisme, du début du xxe siècle aux années 70, en Amérique du Nord et dans de nombreux pays européens. Barons de l’industrie et élites gouvernementales n’avaient guère de sympathie pour les milieux sociaux défavorisés que visaient les mesures eugéniques. Plus surprenant est l’intérêt considérable que l’eugénisme a aussi éveillé chez des réformateurs sociaux, des intellectuels de gauche ou des féministes, persuadés que la science devait aider l’Etat à développer une population génétiquement «apte». Certains préconisaient un eugénisme négatif cherchant à limiter les naissances d’«inaptes»; d’autres un eugénisme positif encourageant les «aptes» à faire davantage d’enfants.

                                        Exemple d'eugenisme futuriste :  Bienvenue a gattaca
    http://www.hdnumerique.com/dossiers/photos/test-blu-ray-bienvenue-a-gattaca-6.jpg

                

     
          

    Stérilisations des «faibles d’esprit»

    Quand les horreurs nazies furent connues, de nombreux pays prirent soin d’éviter l’usage du mot «eugénisme», tout en continuant à le pratiquer. Ces «politiques démographiques» prévoyaient essentiellement la stérilisation forcée des femmes «faibles d’esprit». Le racisme aidant, les Afro-Américaines sont lourdement sur-représentées parmi les quelque 60 000 stérilisées de force, entre 1907 et 1960, dans plusieurs Etats américains. En Scandinavie, hommes d’Etat et généticiens mirent en œuvre des politiques de stérilisation forcée parce qu’ils craignaient que l’Etat-providence en gestation incite les «inaptes» à se reproduire. De 1934 à 1975, 63 000 personnes, dont 90% de femmes, ont été stérilisées d’autorité en Suède, et 48 000 en Norvège, bien moins peuplée. Les généticiens et hommes politiques britanniques et néerlandais, en revanche, ont recouru à des «programmes volontaires», tout en marginalisant les «faibles d’esprit».
            L'image “http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/jpg/01-01-10.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Le silence qui entourait ces pénibles chapitres de l’histoire n’a rien d’étonnant. Dans tout pays, il faut un courage obstiné pour déterrer les horreurs du passé. En Suède, la presse a révélé dans les années 70 l’eugénisme du passé, soulevant l’indignation de l’opinion, mais le gouvernement a attendu 1996 pour indemniser les femmes qui en ont été victimes.
    L’actuel regain d’intérêt pour le passé est en partie dû au projet Génome humain. Depuis sa conception en 1985, de grands chercheurs comme James Watson, codécouvreur de la structure de l’ADN, ont éprouvé le besoin de rendre public ce sinistre passé, pour que l’ombre du vieil eugénisme d’Etat n’entrave pas la mise en œuvre de ce projet. Ils ont consacré une partie de leur budget de recherche de trois milliards de dollars à étudier non seulement le passé, mais aussi les dimensions sociales, juridiques et éthiques des recherches en cours. Car de nouvelles formes d’eugénisme peuvent surgir des progrès de la génétique. Beaucoup de scientifiques en sont tout à fait conscients.
    Aujourd’hui, les généticiens prennent grand soin, en général, d’éviter tout lien avec l’eugénisme d’Etat en adoptant une nouvelle stratégie à deux visages: aux patients — les parents en puissance —, ils laissent, après explication, le choix des tests; à l’Etat, ils promettent qu’il y aura moins d’enfants handicapés. Mais, tandis qu’un nombre croissant de fœtus sont scrutés sous tous les angles, beaucoup, au sein des mouvements de handicapés, soulignent que ces «tests» visent à débusquer l’«anormal». Une «traque» qui rétrécit sans cesse l’idée même que nous nous faisons du «normal» et qui, disent ces militants, va aggraver le rejet de tous les handicapés.

     

         http://www.martinfrost.ws/htmlfiles/mar2007/anthropometry_exhibit.jpg


    Des membres de ces organisations ne sont pas loin de rejeter radicalement tout examen génétique, afin d’empêcher les femmes d’avorter les fœtus dits «anormaux». Cette position inquiète beaucoup le mouvement mondial des femmes en lutte pour le droit à l’avortement. Le mouvement des handicapés pourrait effectivement apparaître comme un allié «objectif» des organisations anti-avortement.
    En premier lieu, il est essentiel de noter qu’en dépit de la prolifération des tests — tous brevetés et lucratifs —, la génétique n’a pas réussi à ce jour à tenir ses promesses en matière de thérapie génique. Les médecins sont toujours confrontés à des maladies qu’ils ne savent pas soigner. Souvent, ils présentent l’avortement comme un traitement. Puisque toute bonne future mère acceptera sans doute de subir tous les examens qu’elle pourra s’offrir ou se faire payer par l’Etat, beaucoup d’experts en bioéthique, de féministes et de membres des mouvements de défense des handicapés estiment que la multiplication des tests aboutira à un «eugénisme consumériste»: sous prétexte d’offrir une plus grande liberté de choix, il incitera en fait à sélectionner les «génétiquement corrects».
     

    http://www.schizodoxe.com/docs/2007/07/eugenisme.jpg


    La question clef, pour qu’une décision soit vraiment libre, est: à qui profite le test? Aux individus ou aux sociétés qui le vendent? Pour la plupart des femmes — pas toutes —, un examen prénatal pouvant révéler sans risque d’erreur une redoutable maladie génétique accroît, certes douloureusement, la liberté de choix éthique. Mais que dire d’une possible abondance de tests pour des troubles génétiques relativement mineurs, comme la surdité ou la petite taille?
    La multiplication des tests pose un autre grand problème éthique: en concentrant nos efforts sur les faiblesses génétiques, nous risquons de négliger les facteurs sociaux comme la pauvreté. Le sociologue américain Troy Duster souligne que le moyen le plus efficace de faire naître davantage de bébés sains est d’aider les femmes des milieux défavorisés à manger convenablement pendant leur grossesse. En Californie, l’insuffisance pondérale à la naissance afflige de problèmes de santé graves et souvent mortels davantage de nourrissons que les maladies génétiques. La décision de cet Etat d’investir dans les tests de l’ADN et non dans la lutte contre la pauvreté revient donc, estime Troy Duster, à ouvrir discrètement la porte à l’eugénisme: les Afro-Américaines sont massivement sur-représentées parmi les pauvres.

     


    Sarkozy Eugéniste ?
    envoyé par galliju

                            
    Comment mieux gérer la biotechnologie? Nous pourrions d’abord lancer un débat sérieux sur les potentialités et les limites des tests génétiques. L’opinion a besoin d’informations fiables, afin de participer à la conception d’une réglementation efficace et humaine. Les gros titres annonçant «des bébés sur mesure», pour lesquels des parents fantasques choisiraient d’avance la taille, l’apparence physique et le niveau d’intelligence, ne nous aident pas beaucoup à résoudre les épineux problèmes éthiques qui se profilent. Commençons plutôt par apprendre des deux pays où, sur ces questions, la population fait le plus confiance à l’Etat: le Danemark et les Pays-Bas. Ils ont fait plus que partout ailleurs pour gérer les biotechnologies le plus démocratiquement possible.

     
    http://imperium.lenin.ru/EOWN/eown5/eugen2.jpg
     
     

    Nicolas Sarkozy a réitéré ce matin ses propos sur l’origine génétique du comportement humain. Ces déclarations sont jugées d’une extrême gravité, par les scientifiques, l’église et une bonne partie de la classe politique. L’archevêque de Paris dénonce une vision où la liberté de l’homme est niée. Le généticien André Langaney condamne le risque de l’eugénisme et son collègue Axel Khan parle de thèse « ridicule et fausse ».

    Lors d’un entretien avec Michel Onfray pour le journal Philosophie Magazine , Nicolas Sarkozy a affirmé que les comportements comme la pédophilie ou le suicide avaient une origine génétique.

    Extrait

    Michel Onfray : (...) on ne naît pas homosexuel, ni hétérosexuel, ni pédophile. Je pense que nous sommes façonnés, non pas par nos gènes, mais par notre environnement, par les conditions familiales et socio-historiques dans lesquelles nous évoluons.

    Nicolas Sarkozy : Je ne suis pas d’accord avec vous. J’inclinerais, pour ma part, à penser qu’on naît pédophile, et c’est d’ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie.

    Il y a 1 200 ou 1 300 jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n’est pas parce que leurs parents s’en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable.

     

     

    Prenez les fumeurs : certains développent un cancer, d’autres non. Les premiers ont une faiblesse physiologique héréditaire. Les circonstances ne font pas tout, la part de l’inné est immense.

    (...)

    Ce matin sur France 2, Nicolas Sarkozy a défendu cette prise de position et réitéré ses propos.

    « Moi, j’ai avancé ces idées pour en débattre. A partir de ce moment-là, Bayrou dit ’glaçant’. S’il ne veut débattre de rien, alors ne débattons de rien ».

    « Les Français, on va leur dire : ’dormez-bien, il n’y a qu’à acheter des somnifères et on ne s’occupe plus de rien et on ne résout aucun des problèmes de la société française’. C’est quand même extravagant ».

    « Qui peut me dire que c’est normal d’avoir envie de violer un petit garçon de trois ans ? (...) Quelle est la part de l’inné et de l’acquis » ?

    « Au moins débattons-en, quand même, ne fermons pas la porte à tout débat. Si on ferme la porte à tout débat, cela veut dire qu’il n’y a rien à soigner, rien à guérir ».

    « Si Mme Royal et M. Bayrou sont choqués dès qu’il y a une idée nouvelle, ce n’est pas la peine d’être candidats. »

    Nombreuses critiques

    De toutes part s’élèvent les protestations contre les conceptions du candidat de l’UMP. Politiques, scientifiques et médecins soulignent non seulement la fausseté mais aussi la dangerosité d’une vision où l’homme serait prédéstiné par ses gènes.

    Au premier chef, le généticien Axel Khan qualifie, dans une tribune publiée par Marianne, la thèse de Nicolas Sarkozy de « ridicule et fausse ».

    « La vision d’un gène commandant un comportement complexe tel que ceux conduisant à l’agressivité, à la violence, à la délinquance, à la dépression profonde avec dérive suicidaire, est ridicule et fausse ».


     

    Son collègue André Langaney, sur France Info, a souligné que ces déclarations rappellent « ce que voulaient faire des gens pendant la deuxième guerre mondiale ».

    « Il y a des scientifiques d’extrême droite qui pensent qu’on a tout à la naissance et qu’on ne peut plus rien changer. Si on suit ces gens-là, il faudrait presque faire des tests génétiques à la naissance ou faire un tri des embryons pour éliminer les pédophiles avant qu’ils naissent ».

    Dans la classe politique, les réactions sont tout aussi vives.

    François Bayrou a jugé ce propos « glaçant ».

    « Ce sont des propos qui ne sont plus des propos humanistes, c’est glaçant. Dire que les adolescents qui se suicident le font parce qu’ils sont nés comme ça, c’est quelque chose qui nous détournerait de notre travail de prévention, de soins ».

    « C’est un propos très grave, ça voudrait dire qu’on n’a aucune chance, que son destin est joué à l’avance. Je ne crois pas qu’il y ait un médecin, un psychiatre en France qui puisse entendre ces propos sans frémir ».

    « Si on voulait pousser, ce sont des propos comme on n’en a pas tenus en Europe depuis très longtemps ».

    Philippe de Villiers s’est déclaré « abasourdi » par les conceptions de Nicolas Sarkozy, estimant qu’elles « relèvent d’un autre âge ».

    « Il n’y a pas de pré-déterminisme et je trouve qu’il y a quelque chose dans cette déclaration qui conduit tout droit à une société que je ne veux pas, celle de l’eugénisme. La psychologie, la psychiatrie, toutes les sciences de l’humeur ont fait beaucoup de progrès. On sait beaucoup plus aujourd’hui comment traiter certaines déviances parce qu’on les connaît mieux ».

    L’église a elle aussi manifesté son inquiétude en la personne de l’Archevèque de Paris, André Vingt-Trois qui s’est exprimé sur RTL.

    « L’homme est libre. Je voudrais que l’on n’oublie pas aussi que l’on est dans une société qui fait une chasse génétique »

    « Quand on décrète que des enfants atteints de trisomie 21 ne doivent pas naître, qu’est-ce qu’on fait ? De l’eugénisme ».

    « Ce qui me paraît plus grave, c’est l’idée que l’on ne peut pas changer le cours de l’existence (...) Dire que quelqu’un est prédéterminé par la famille qui l’a entouré, les conditions dans lesquelles il a vécu, cela veut dire que l’homme est conditionné absolument ».

     

     

     

    Sparte

    À Sparte l'eugénisme a longtemps été pratiqué. Les enfants nés malades ou faibles étaient tués dès la naissance ainsi que les handicapés mentaux et physiques. De cette manière, seuls les plus « forts » subsistaient et pouvaient se reproduire.

     

    Platon

    Platon, dans La République, décrit une politique destinée à éviter qu’une union se fasse au hasard dans la cité.

    « Créer des unions au hasard (…) serait une impiété dans une cité heureuse. (…) Il est donc évident qu'après cela nous ferons des mariages aussi sains qu'il sera en notre pouvoir ; or les plus sains seront aussi les plus avantageux. (...)
    Quant aux jeunes gens qui se seront signalés à la guerre ou ailleurs, nous leur accorderons, entre autres privilèges et récompenses, une plus large liberté de s'unir aux femmes »

     

    Aristote

    « Passons au problème des enfants qui, à leur naissance, doivent être ou exposés [= sacrifiés] ou élevés : qu’une loi défende d’élever aucun enfant difforme. Mais, dans les cas d’accroissement excessif des naissances (comme le niveau des mœurs s’oppose à l’exposition de tout nouveau-né), une limite numérique doit dès lors être fixée à la procréation, et si des couples deviennent féconds au-delà de la limite légale, l’avortement sera pratiqué avant que vie et sensibilité surviennent dans l’embryon. »

     

    Charles Darwin

    « Au sein des nations hautement civilisées, le progrès continu dépend de la sélection naturelle à un degré subordonné car de telles nations ne se supplantent et ne s'exterminent pas comme le font les tribus sauvages. Les membres les plus intelligents au sein d'une communauté vont mieux réussir à long terme que les inférieurs, et laisser une progéniture plus importante et c'est une forme de sélection naturelle. Le progrès dépend alors d'une bonne éducation pendant la jeunesse alors que le cerveau est imprégnable. »

    Après la lecture de Hereditary genius (1869), dans lequel Francis Galton soutenait que le faible nombre de pauvres ayant accès aux échelons supérieurs s'expliquait par une infériorité génétique, Darwin écrivait à ce dernier : « En quelque sorte vous avez fait d'un converti un opposant, car j'ai toujours soutenu que, les déments exceptés, les hommes ne différaient pas beaucoup intellectuellement, mais seulement par le zèle et le travail assidu; et je crois encore qu'il s'agit d'une différence éminemment importante. »

     

    Darwinisme social

    Des contemporains de Darwin se sont en effet servis de sa théorie pour justifier des tendances eugénistes:

    « Nous autres hommes civilisés, au contraire [des sauvages], faisons tout notre possible pour mettre un frein au processus de l’élimination ; nous construisons des asiles pour les idiots, les estropiés et les malades ; nous instituons des lois sur les pauvres ; et nos médecins déploient toute leur habileté pour conserver la vie de chacun jusqu’au dernier moment. […] Ainsi, les membres faibles des sociétés civilisées propagent leur nature. Il n’est personne qui, s’étant occupé de la reproduction des animaux domestiques, doutera que cela doive être hautement nuisible pour la race de l’homme […].
    Nous devons par conséquent supporter les effets indubitablement mauvais de la survie des plus faibles et de la propagation de leur nature ; mais il apparaît ici qu’il y a au moins un frein à cette action régulière, à savoir que les membres faibles et inférieurs de la société ne se marient pas aussi librement que les sains ; et ce frein pourrait être indéfiniment renforcé par l’abstention du mariage des faibles de corps et d’esprit, bien que cela soit plus à espérer qu’à attendre. »
        — Francis Galton

     

    Friedrich Nietzsche

    Il n'y a pas à proprement parler d'eugénisme chez Nietzsche : il ne s'agit pas en effet d'améliorer une race ou l'espèce humaine, en s'appuyant sur des critères biologiques, mais de considérer l'humanité dans son ensemble, en tant que devenir historique et culturel de valeurs plus ou moins bénéfiques. Or, l'humanité elle-même n'est pas à améliorer : elle est une fin, et en tant que telle elle peut être surmontée par l'action de quelques personnes (le surhumain n'est donc pas un humain amélioré, mais un type différent). Ainsi, l'humanité, incarnant les valeurs morales grégaires qui dominent au détriment de l'individu, demeure un rassemblement d'hommes moyens, à côté duquel peuvent exister des hommes qui tentent en eux-mêmes de créer un type nouveau et supérieur (une « race » nouvelle, dans le sens d'une communauté de Volonté de puissance), c'est-à-dire à devenir les artistes de la culture, ce qui ne va pas sans sacrifices, qu'il s'agisse de soi ou des autres. Ces hommes supérieurs devraient alors former une caste à part, mais ne correspondent à aucun critère biologique, ni même sociologique, car tout doit être évalué selon l'assentiment que l'on donne à la vie (on l'affirme ou on la nie). Ces essais de création devraient alors aboutir, à très long terme, à instaurer un type de sélection fondée sur des notions telles que l'Eternel Retour, et qui s'opposerait à la sélection actuelle qui favorise le ressentiment et la médiocrité et laisse l'histoire humaine aux mains du hasard.

    « L'objectif sera donc le suivant : constituer à l'échelle de l'humanité, les conditions qui ont permis l'apparition des Grands Hommes ; ne plus compter sur le « hasard », sur le fait que des « mémoires » spéciales, raffinées, sélectionnées de générations en générations, se sont « miraculeusement » condensées sur un seul ; tout au contraire, accumuler les forces, méthodiquement, scientifiquement, pour créer une autre « race » [...] Tout d'abord il ne faut pas craindre de se conduire comme l'évolution s'est elle-même conduite, c'est-à-dire tout essayer, tout tenter, produire des sortes de « prototypes » qu'on n'hésitera pas à jeter au rebut. L'évolution, dit-on, « bricole », et il ne faut pas hésiter à « bricoler » ; ou mieux encore on procèdera à la manière de l'artiste qui ne cesse de tâtonner, qui dessine ébauche sur ébauche avant de parvenir à une forme convenable. On essaiera donc de modeler l'homme en divers sens, pour tirer de lui ses diverses virtualités, le briser dès qu'un certain type a atteint son apogée, de travailler ainsi à construire et à détruire. »
        — Volonté de puissance, IV, § 144, remarque : édition posthume et contestée de fragments de Nietzsche

     

    L'Église Catholique

    L'Eglise combat avec ferveur toute doctrine eugénique, contraire aux valeurs humanistes chrétiennes. Elle s'est notamment exprimée à ce sujet lors de la conférence des chrétiens d'europe à Gniezno (PL)

     

    Jean Rostand

    Le biologiste et humaniste Jean Rostand a pris clairement, et à plusieurs reprises, position en faveur d'un eugénisme positif dans ses déclarations comme dans ses livres. Pour lui, le premier pays qui se préoccuperait sérieusement de la question prendrait sur les autres une avance décisive.

    Il tempéra cependant ce propos en rappelant également quelques vérités d'importance :

    « la civilisation de l'homme ne réside pas dans l'homme, elle est dans les bibliothèques, dans les musées et dans les codes »

    (entendre par là les codes des lois et des mœurs et non le code génétique !).

    « J’ai la faiblesse de penser que c’est l’honneur d’une société que d’assumer, que de vouloir ce luxe pesant que représente pour elle la charge des incurables, des inutiles et des incapables ; et je mesurerais presque son degré de civilisation à la quantité de peine et de vigilance qu’elle s’impose par pur respect de la vie... Quand l’habitude sera prise d’éliminer les monstres, de moindres tares feront figure de monstruosités. De la suppression de l’horrible à celle de l’indésirable, il n’y a qu’un pas... Cette société nettoyée, assainie, cette société sans déchets, sans bavures, où les normaux et les forts bénéficieraient de toutes les ressources qu’absorbent jusqu’ici les anormaux et les faibles, cette société renouerait avec Sparte et ravirait les disciples de Nietzsche, je ne suis pas sûr qu’elle mériterait encore d’être appelée une société humaine »

    « Ce n'est pas dans des laboratoires ni des chaires que doivent sortir les décisions que réclament les eugénistes. Si elles doivent entrer en vigueur, elles émaneront de la conscience collective de cette vaste âme diffuse à laquelle chacun de nous participe »

     

    Boris Vian

    Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, Boris Vian écrivit un roman semé d'humour sur le thème de l'eugénisme : Et on tuera tous les affreux. L'épilogue en est paradoxal mais, tout bien considéré, conforme à la logique humaine.

     

     

    James Watson

    « Et si nous pouvions un jour améliorer ces gènes afin de mettre un terme à la mesquinerie et à la violence, en quoi notre humanité s’en trouverait-elle diminuée ? Le slogan promotionnel que les créateurs de Bienvenue à Gattaca avaient imaginé reprenait un des préjugés les plus profondément enracinés à l’encontre du savoir génétique : « Il n’y a pas de gènes pour l’esprit humain ». Le fait que tant de gens persistent à souhaiter qu’il en soit ainsi témoigne d’un aveuglement dangereux. Si la vérité que l’ADN a révélée pouvait être acceptée sans crainte, nous n’aurions plus lieu de désespérer du sort de ceux qui viendront. »

     

     

    Francis Crick

    «  Aucun enfant nouveau-né ne devrait être reconnu humain avant d'avoir passé un certain nombre de tests portant sur sa dotation génétique. S'il ne réussit pas ces tests, il perd son droit à la vie.»

     

    Stephen Hawking

    « Il n’y a pas eu de changement significatif dans le génome humain au cours des dix mille dernières années. Mais il sera sans doute complètement remodelé dans le prochain millénaire. Bien sûr, beaucoup de gens diront que l’ingénierie génétique sur des êtres humains devrait être interdite. Mais j’ai quelques doutes sur la possibilité d’y parvenir. L’ingénierie génétique sur les plantes et les animaux sera autorisée pour des raisons économiques et quelqu’un essaiera de l’appliquer aux hommes. À moins d’avoir un ordre mondial totalitaire, quelqu’un forgera des humains améliorés quelque part. »

     

     

     

     

     

    Liens :

     

    http://www.conspiracyarchive.com/Commentary/Melanson_Interview.htm

    http://aphgcaen.free.fr/cercle/eugen.htm

    http://en.wikipedia.org/wiki/Eugenics

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=22204

    http://occultisme.blogspot.com/2007/11/mondialisation-faschisme-et-eugnisme.html

    http://endehors.org/news/le-nouvel-eugenisme

    http://www.1000questions.net/fr/clo-emb/eugenisme.html

    http://lucky.blog.lemonde.fr/2007/02/05/depistage-prenatal-et-engenisme-neo-nazi/

    http://www.conspiration.cc/archives/arch_juillet_2005.html

    http://www.eugenicsarchive.org/eugenics/

    http://www.eugenicsarchive.org/eugenics/list3.pl

    http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2006/08/contrat_califor.html

    http://calenda.revues.org/nouvelle3305.html

    http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=collection&no=465

    http://www.genethique.org/doss_theme/dossiers/eugenisme/acc_eugenisme.htm

    http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Eugenisme

    http://forums.futura-sciences.com/thread27690.html