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    Princes et grands dignitaires
    - Belzébuth, chef suprême de l'Empire infernal , fondateur de l'ordre de la mouche
    - Satan, prince détrôné, chef du parti de l'opposition
    - Eurynome, prince de la mort, grand croix de l'ordre de la Mouche.
    - Moloch, prince du pays des larmes, grand croix de l'ordre.
    - Pluton, prince du feu, gouverneur général des pays enflammés , grand croix de l'ordre.
    - Pan, prince des incubes
    - Lilith, princesse des succubes
    - Léonard, grand maître des Sabbats, chevalier de la Mouche
    - Baalberith, grand pontife, maître des alliances
    - Proserpine, archidiablesse, souveraine princesse des esprits malins


    Ministères

    - Adramelech, grand chancelier, grande croix de l'ordre de la Mouche
    - Astaroth, grand trésorier, chevalier de la Mouche
    - Nergal, chef de la police secrète
    - Baal, général en chef des armées infernales, grand croix de l'ordre de la Mouche
    - Léviathan, grand amiral, chevalier de la Mouche

    Ambassadeurs

    - Belphégor, ambassadeur en France
    - Mammon, ambassadeur en Angleterre
    - Bélial, ambassadeur en Italie
    - Rimmon, ambassadeur en Russie
    - Thamuz, ambassadeur en Espagne
    - Hutgin, ambassadeur en Turquie
    - Martinet, ambassadeur en Suisse

    Justice
    - Lucifer, grand justicier, chevalier de la Mouche
    - Alastor, exécuteur des hautes ouvres.

    Maison des princes :
    - Verdelet, maître des cérémonies
    - Succor Benoth, chef des eunuques du sérail
    - Chamoos, grand chambellan, chevalier de la Mouche
    - Melchom, trésorier-payeur
    - Nisroch, chef de la cuisine
    - Béhémoth, grand échanson
    - Dagon, grand panetier
    - Mullin, premier chevalier de chambre.

    Menus plaisirs :
    - Kobal, directeur des spectacles
    - Asmodée, surintendant des maisons de jeu
    - Nybbus, grand paradiste
    - Antéchrist, escamoteur et nécromancien

    Cette hiérarchie a était faite par Collin de Plancy. Mais il en existe d'autre.

    hierarchie demoniaque


    Les seigneurs de l'enfer

    On dit que, Luxiféris (Lucifer), lors de sa chute, proclama qu’il préférait “être roi au Shéol (Enfert) que serviteur au Ciel”. C’est désormais ce qu’il est. Il commande d’une main de fer les anges qui l’ont suivi lors de sa Rebellion, ainsi que tous les êtres qu’il a lui même créeà partir des puits de l’Enfert, imitant en celà Dieu. Les deux conseillers de Lucifer sont les Princes-Démons Astaroth, seigneur du Mensonge et Belzébut, seigneur de la Guerre


    Démons Supérieurs

    En Enfer (et en dehors…), les suivants en malignité et en pouvoir sont les Démons Supérieurs, aussi appelés Démon majeur. On leur connait plusieurs noms, mais les plus communs sont ceux de Agaliaretph (seigneur de la Magie noire, né de la colère de Dieu), Frimost (seigneur de la destruction), Guland (seigneur de l’Envie), Masabakès (diablesse de la luxure), Silcharde (démon de la domination) et Surgat (démon des Richesses)


    Démons Mineurs

    On désigne par Démon mineur ceux qui sont hierarchiquement situés entre les démons élémentaires et les démons supérieur. Bien qu’ils soient dépendant de ces derniers, ils ont certains pouvoirs et caractéristiques qui leur confèrent une personnalité propre. Tous les Démons mineurs doivent adopter une forme physique définie pour voyager sur la Terre, forme physique qui peut être bléssée et tuée. Celà n’implique pas la destruction définitive du démon, mais seulement son exil temporaire vers le plan spiriruel (à savoir l’Enfert) d’où il est venu. Beaucoup de ces démons ont sous leurs ordres un certain nombre de “légions” de démons élémentaires. Une légion est composée de 666 individus.
    Les démons mineurs sont Abigor (Maréchal des Hordes Infernales), Anazareth (trésoriers de l’Enfert), Androalphus (marquis du Bois des Suicidé), Baal (lieutenant de Silchade) Barbatos (exilé de l’Enfert), Berith (Duc du Gouffre des Ombres), Byleth (conseiller personnel de Belzébuth), Camos (seigneur de la Flatterie), Haborym (du de la mer des Flammes), Lilith (archiduchesse de l’île de la Volupté) et Nergal (chef de la Police de l’Enfert)

     

    Démons Elémentaires

    Le rang le plus bas de la hiérarchie démoniaque est occupé par les démons élémentaires (Gnomes, sylphes, Ondines, Ignés, Incube et Succubes, Ombres), des êtres nés des quatrs éléments (terre, air, eau, feu) auxquels furent ajoutées le luxure et la magie. Crées pour servir leurs maîtres infernaux, ils peuvent être cédés à des humains… à condition que ceux-ci deviennent, à leur tour des instuments de l’Enfert.



    Rejetons de l’Enfert

    On connait sous ce nom plusieurs types de créatures, nées dans les gouffres de l’Enfert. Ils apparaissent de temps en temps sur la Terre ou accompagnant quelque démon mineurs ou élémentaires. A moin qu’ils ne servent quelques adorateurs du Diable ou maraudent simplement dans des parages maudits.
    Nombreux je n’en présenterez içi que quelque uns:
    Androgyne, Cynocéphale, Dragon, Gorgone, Lutin ,Méliades ,Sirènes

     



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    La magie n'a pas de couleur, même si celles-ci peuvent servir de repères, la magie se définit par vos intentions.
    On peut faire le mal avec la magie blanche et inversement le bien avec la magie noire. Il faut donc faire attention et toujours réfléchir aux conséquences (quelles soient directes ou indirectes) de vos actes.
    La magie n'est pas un jeu.

    La magie Blanche

    La magie blanche étant basée sur les principes secrets de la nature, elle est une des plus vieilles sciences du monde, mais tout ces secrets antiques ce sont perdus au fil du temps pour laisser place au monde matérialiste que nous connaissons actuellement. Le but de ce site sera de vous refaire découvrir un aspect caché et secret de la nature.

    La magie blanche est la plus vieille science du monde, elle permet de réaliser certains phénomènes que la science n'arrive pas à expliquer. Il ne faut pas la confondre avec de la sorcellerie ( appelée magie noire ) qui elle, utilise les forces du mal dans le but de faire du mal.

    La magie blanche est une magie d'amour qui utilise les forces de la nature ainsi que tous les accessoires qu'elle met à notre disposition comme par exemple : herbes magiques, pierres précieuses aux pouvoirs magnétiques, talismans portes bonheurs, magnétisme du corps humain, oraisons des quatre éléments ainsi que des esprits de la nature etc.

    N'oubliez pas que la principale règle de la magie est que le mal que tu feras te sera retourné trois fois, et le bien te sera retourné aussi (c'est la règle du triple retour). La magie blanche doit être considérée comme une religion, même si elle n'est pas nécessairement acceptée. Elle porte le nom de Wicca ou de Vieille Religion.

     

    > Quelques principes sur la Magie Blanche

    La divinité est immanente et intérieure, c'est-à dire présente en chacun de nous; elle est aussi bien transcendante et extérieure, présente dans tout ce qui existe.
    Le divin se manifeste surtout par l'entremise d'une femme; cela explique le grand nombre de femmes adhérant au Wicca, tant dans les temps anciens que de nos jours.
    Tous les dieux et déesses sont inclus dans le panthéon Wicca, ce qui engendre une plus grande tolérance à l'égard des autres systèmes religieux.

    L'insatisfaction face aux religions organisées font du mouvement Wicca plusieurs groupes d'individus autonomes plutôt qu'un seul grand groupe.
    Tous les Wiccans ont la conviction profonde que l'être humain est fait pour vivre une existence de joie, d'amour et de plaisir, tout en respectant ses semblables et en vivant en harmonie avec la nature, la planète et l'univers.
    Le code d'éthique des Wiccans consiste principalement à ne faire de tort ou de mal à personne.

    Chacun a la conviction profonde que toute personne peut, grâce à un entraînement adéquat et à de la discipline, accomplir des actes magiques et miraculeux en utilisant ses propres ressources psychiques.
    La nature jouit du respect et de l'amour de tous les Wiccans ainsi que d'un statut privilégié; elle est reconnue comme une entité en elle-même.
    Chacun procédera à la célébration des festivals et des rites conformément au calendrier solaire et aux phases de la Lune.
    Tous les Wiccans possèdent une foi profonde en l'être humain et en ses possibilités.

     

    > Les instruments de la Magie Blanche

    Athamé
    Le modèle standard est un couteau au manche noir, à double tranchant. Il symbolise la force vitale, sert à tracer les cercles magiques, trancher les forces maléfiques et les liens mauvais. Il est de plus le receptacle des énergies magiques récoltées lors des rituels.

    Cloche
    Petite cloche de cuivre ou de cristal qui sert à annoncer le début et la fin des rituels. On la sonne aussi lors du décès ou du mariage d'une sorcière du groupe.

    Livres des ombres
    C'est votre livre que vous décorez à votre goût, il sert à noter tous les rituels et célébrations que vous aurez pratiqués. Il inclura aussi toutes vos recettes et vos incantations personnelles. Lors du décès d'une sorcière, ce livre était légué à sa fille ou à sa petite-fille, ou à la grande prêtresse du groupe. Si elle n'avait pas de descendantes, il était brûlé pour conserver ses secrets.

    Burin
    Outil qui sert à graver les symboles, les runes, les noms et les nombres magiques sur les autres outils de la sorcière.

    Pentacle
    Disque plat qui symbolise l'énergie féminine et qui doit absolument être placé sur l'autel. L'étoile à cinq branches est présente sur ce disque.Chaudron Petit chaudron de fer ou de fonte qui symbolise l'utérus de la déesse-mère, l'endroit où naît la vie. Quand il est rempli d'eau, il devient alors le miroir magique de la sorcière.

    Sabre
    Il symbolise la force de la sorcière. Cette épée peut servir à tracer ou à effacer le cercle magique. Il sert aussi à conserver de l'énergie magique.

    Baguette
    Fine branche d'arbre qui symbolise la force, la conviction, la volonté et le pouvoir de la sorcière. Cette baguette doit absolument être fabriquée par la sorcière à partir d'une branche d'arbre passée au papier sablé et doit avoir une longueur de 50 cm. Elle sert à tracer des symboles magiques, à diriger les énergies et à brasser les potions magiques.

     

    Exemple Rituel pour attirer l'amour :

    Pour ce rituel, il vous faut:
    -de l'eau de source
    -un flacon de verre
    -une boisson fraîche

    Utilisation:

    Exposez, pendant 3 nuits de Pleine Lune, un flacon de verre contenant de l'eau de
    source. Entre chaque Pleine Lune, ranger toutefois ce flacon dans un lieu obscur.
    Après ces trois expositions, mélanger cette eau chargée des rayons lunaires à une
    boisson fraîche que vous offrirez à la personne dont vous voulez être aimé.




  • http://www.fsa.ulaval.ca/personnel/vernag/EH/GIF/chamanisme.gif


     Le chamanisme ou shamanisme est une spiritualité centrée sur la médiation entre les êtres humains et les esprits de la surnature (les âmes du gibier, les morts du clan, les âmes des enfants à naître, les âmes des malades à ramener à la vie, etc.). Cette médiation a une fonction économique au sein de la communauté : gérer l'aléatoire. C'est le chaman qui incarne cette fonction, dans le cadre d'une interdépendance étroite avec la communauté qui le reconnaît comme tel.
    Le chamanisme au sens strict prend sa source dans les sociétés traditionnelles Sibériennes. Cependant, on observe des pratiques analogues chez de nombreux peuples, à commencer par les Mongols, qui seraient tous originaires de Sibérie, mais aussi au Népal, en Chine, au Japon, en Corée, chez les Indiens d'Amérique du Nord, chez les Amérindiens d'Amérique latine.



    Qu'est-ce qu'un chaman ?

    A cette question si fréquemment posée, autant de réponses diverses... Le chaman est celui qui par sa sensibilité, son apprentissage, est capable de voir, d'entendre et sentir le monde invisible. Le monde du Grand Tout, celui de la Création... Là où vivent les forces et esprits qui nous constituent. Le chaman, le marakamé, n'est pas un prêtre, ni un adorateur, il est avant tout celui qui communique avec les forces de l'Univers, et qui par ce biais est capable de maintenir l'équilibre entre l'homme et son environnement.

    Ayant accès à cette dimension, le chaman est capable d'appeler les esprits pour chasser le gibier, s'allier à d'autres esprits, de l'Air, de l'Eau pour protéger sa communauté. Ou encore il peut prendre conscience des esprits présents dans un lieu, et équilibrer des tensions au sein des familles jouant ainsi son rôle de "régulateur, médiateur". Il peut comprendre les raisons des catastrophes naturelles qui peuvent s'abattre sur son territoire.
    Au delà de ce rôle social, le chaman est aussi et avant tout, guérisseur. Sa vision de l'Autre réalité, lui donne une grande lucidité quant au fonctionnement humain, et la faculté de visualiser les maladies. La maladie est la plupart du temps perçue comme un déséquilibre entre le corps et l'esprit :  les causes peuvent être psychologiques, mais aussi physiques. Il s'agit alors de récupérer des "morceaux" de l'âme du patient qui ont pu être perdus, envolés, dérobés, ... de nettoyer, purifier les organes et l'âme de la personne où de l'énergie toxique, des entités ont pu se loger ... ou encore d'aller chercher un esprit, de l'énergie bienveillante qui aidera à la guérison de la personne. Le contact avec  la nature permet souvent au chaman de conseiller au patient la prise de telle plante avec telles modalités, après avoir été "visité" par l'esprit de celle-ci.


    Il reste que le chaman, conscient de sa place au sein du Monde, loin de se glorifier comme le maître, s'identifie souvent comme étant un outil au service de .. l'univers, les esprits, la nature pour le bien de ses semblables.
     Comment communique-t-on avec l'Autre Monde ?
    Il s'agit tout simplement d'acquérir un autre taux vibratoire pour ouvrir la conscience... Il existe plusieurs techniques de modification de l'état de la conscience qui mènent par conséquent à des états modifiés différents : ouverture de conscience, visions hallucinatoires, transes, états extatiques.
    Pourront être utilisés les sons répétitifs, à des vibrations très précises (tambours, bols, guimbardes, chants ..), l'absorption de plantes maîtresses (ayahuasca, peyotl, iboga, champignons, ..) comme une porte d'accès à cet état. Suivant les traditions, seul le chaman accédera à cet espace pour réaliser son travail ou encore, accompagné par sa communauté ou son patient, ils voyageront ensemble dans la réalité cachée pour accomplir l'objectif proposé.

    http://uransi.com/images/googyindian.jpg




    Et le Chamanisme moderne existe-t-il?

    Le Chamanisme moderne  existe et pour plusieurs raisons ...
    D'une part, le contact croissant entre les populations traditionnelles et l'Occident a mené les chamans à ouvrir les portes de leur travail : échanges entre personnes, entre thérapeutes, objet d'études approfondies ... Cela a induit sans aucun doute des modifications dans le comportement ancestral. D'autre part, beaucoup de ces populations sont en voie d'acculturation : jeunes qui partent vers les villes, arrivée massive de valeurs "occidentales", perte d'identité et des savoirs ancestraux, peu d'intérêt local pour le maintient de traditions .. Les chamans migrent eux aussi en ville, travaillent avec des étrangers curieux et friands de guérisons miracles, utilisent Internet, font payer leurs services. Aucun doute, c'est moderne !




    D'autre part, on entend de plus en plus parler de néo-chamanisme. Le néo-chamanisme est issu de l'étude approfondie par des anthropologues, ethnologues thérapeutes, des techniques de reliance utilisés par les peuples ancestraux et la volonté de les préserver et les transmettre.

    Le néo chamanisme, au lieu de copier les techniques millénaires et de "jouer aux indiens" va retirer des enseignements universels, communs à plusieurs cultures et les réduire à leur essence : comment se recentrer, comment récupérer l'énergie de son âme, comment trouver en soi les forces de la nature. Le développement du néo chamanisme part de la conviction que chaque personne possède en lui la capacité innée, ancestrale de rentrer en contact avec l'autre dimension.


    Qu'est-ce que le Chamanisme peut nous apporter aujourd'hui?

    Beaucoup de personnes entament le chemin de la recherche personnelle pour guérir des blessures ou sortir de blocages devenus trop lourds dans leur vie .. Lorsque le chamanisme parle de récupérer l'âme perdue lors d'une situation grave, affaiblie par une blessure ou une rupture, nous sommes sur un moyen similaire de guérison...  Les personnes qui sont en recherche d'un sens à leur vie, de se sentir appartenir au monde, peuvent trouver des réponses en s'immergeant dans les forces de la nature, retrouvant la sensation d'être.

    Enfin, à contrario de l'occident qui repose sur les enseignements et souffrances du passé, et les incertitudes du futur, le chamanisme repose sur la force du présent. Se poser dans le ici et maintenant, en lien avec les forces sacrées pour répondre à l'intention de guérison qui nous habite.

    par Ursula J.



  • http://lechenedesdruides.net/Images/new_celtic_cross.gif


    Un peu de vocabulaire

    Avant toute chose, nous pensons qu’il est utile de rappeler brièvement quelques notions souvent mélangées dans les esprits : Celtes, Gaëls, Bretons, Gaulois, Irlandais, etc… autant de noms qui désignent des ensembles et des sous-ensembles de population. Les Celtes se sont établis en Europe occidentale au début du premier millénaire avant J.-C. C’était un ensemble de peuples assez homogène, parlant probablement deux langues différentes, mais très similaires dans leur tradition. Les Bretons étaient les Celtes de Bretagne, c’est-à-dire de l’actuelle Grande-Bretagne (Angleterre, Pays de Galle, Ecosse), encore appelés les Insulaires. Les Gaëls étaient les Celtes d’Irlande, quant aux Gaulois, ils étaient établis sur le continent.


    Les druides_1
    envoyé par padepanix


    Fausses idées reçues sur les origines du druidisme

    Le druidisme a souvent été le lieu de tous les fantasmes, en particulier auprès des néo-spiritualistes du XIX° siècle qui ont cru voir en ces mages celtes des représentants authentiques d’une science multimillénaires. Ils n’avaient pas complètement tort : le druidisme est sans aucun doute l’une des traditions les plus anciennes et les plus abouties qu’ait connues l’humanité. Mais il faut cependant balayer un certain nombre d’idées reçues si on veut y voir plus clair dans cette science traditionnelle par excellence.



    On associe souvent les monuments mégalithiques (menhirs, dolmens, etc) aux Celtes (Astérix a fortement contribué à cette énorme erreur…) Mais tous ces monuments, que ce soit les alignements de Carnac en Armorique, ou Stonehenge en Grande Bretagne, existaient avant l’arrivée des Celtes. Ils ont probablement été construits au cours des quatrième, troisième et deuxième millénaires avant J.-C. Bien sûr, il est indéniable que les druides y ont attaché une très grande importance, et qu’ils se servaient de ces endroits comme lieux de culte, mais le fait est que ce ne sont pas les Celtes qui ont taillé ces menhirs ni bâti ces sanctuaires. Qui était cette civilisation préceltique ? Les historiens l’ignorent à peu près complètement, mais il est presque certain que ce n’était pas un peuple d’origine indo-européenne. On pense que les Celtes, au moment de leur arrivée, ont soumis ces populations indigènes et s’y sont peu à peu mélangées.

    Beaucoup d’auteurs du XIX° siècle (Fabre d’Olivet, Hersart de la Villemarqué, Mac Pherson et autres) n’ont pas hésité à inventer des origines mythiques aux Celtes, expliquant par exemple, sans aucune preuve, que la langue celtique était la mère de toutes les langues, parlées par Adam et Eve eux-mêmes, ou bien encore que le druidisme était l’ancêtre de l’hindouisme ! Cette dernière thèse a d’ailleurs été longtemps développée dans le très célèbre ouvrage d’Edouard Schuré : Les grands Initiés, où l’on apprend que Rama est un druide qui vient apporter la science initiatique en Inde… Un best seller qui fit beaucoup de fidèles mais qui, hélas, n’est qu’une œuvre de pure fiction.

     

    Ce que disent les textes

    Les témoignages des auteurs de l’Antiquité sont assez peu nombreux, c’est vrai, mais pas inexistants. A commencer par celui de Jules César qui, pendant sa conquête de la Gaule, a longuement étudié son adversaire et sa classe sacerdotale, il connaissait d’ailleurs personnellement plusieurs druides. Il écrit dans la Guerre des Gaule :  « Leur doctrine a été élaborée en Bretagne, et de là, pense-t-on, apportée en Gaule ». Il convient de signaler que ceci n’est nullement en contradiction avec les textes celtes, qui font souvent de la Bretagne (nous rappelons qu’il s’agit de la Grande Bretagne actuelle : Angleterre, Ecosse, Pays de Galle), sinon le berceau du druidisme, tout au moins le centre suprême pour l’enseignement et l’apprentissage de la doctrine. Les druides irlandais se rendaient souvent en Bretagne pour parfaire leur science.

    Mais le renseignement le plus précieux nous vient d’un très célèbre texte irlandais, La Bataille de Mag Tured, qui est véritablement le récit mythologique des origines de la civilisation celte. On y apprend que les Tuatha Dé Dannan, c’est-à-dire les dieux (nous y reviendrons longuement dans un prochain article) venaient du Nord : « Les Tuatha Dé Dannan étaient dans les îles du Nord du Monde, apprenant la science, la magie, le druidisme, la sorcellerie et la sagesse, et ils surpassèrent tous les sages en arts des païens ». Nous apprenons ici d’une part que les Tuatha Dé Dannan sont les « initiateurs » du druidisme, et d’autre part qu’ils venaient du Nord.

    Quel était ce Nord ? On peut imaginer que le Nord, pour les Celtes, correspondait à l’actuelle Scandinavie, c’est-à-dire aux Vikings. Mais ce n’est pas correct, car le druidisme n’a jamais existé chez les Vikings. D’ailleurs, les peuples celtes d’un côté, et germano-scandinaves de l’autre, se sont installés à peu près en même temps en Europe occidentale, et au pire, si l’un des deux avait dû hériter de l’autre, c’est plutôt dans le sens contraire (Celtes -> Scandinaves) que cela se serait passé. On peut également supposer que pour les Irlandais, le Nord n’était rien d’autre que l’Ecosse, qui d’ailleurs est entourée de nombreuses petites îles.

    Mais en réalité, il est très fortement probable que le Nord en question est avant tout un Nord symbolique. En effet, dans toutes les traditions, le Nord est considéré comme le Centre suprême, le point vers lequel doit s’orienter la pulsion. Qu’on l’appelle « Hyporborée », ou « La Thula », le Nord est toujours considéré comme le berceau de la science traditionelle.


     

    Les Atlantes ?

    Nous ne pouvons passer l’hypothèse atlante sous silence. L’Atlantide, rappelons-le, est le fameux continent décrit par Platon dans Timée et Critias, et dont nous avons longuement parlé dans cet article. Sans imaginer une civilisation hautement évoluée, avec machines volantes, fusées et compagnie, on peut quand même supposer l’existence d’une civilisation relativement en avance, ayant vécu dans les premiers millénaires, et qui pour une raison ou pour une autre aurait presque entièrement disparu. Cela permettrait d’éclairer certains témoignages d’auteurs de l’Antiquité à propos d’un curieux peuple : les Vénètes. Ceux-ci se trouvaient mêlés aux Celtes, en Armorique, et César écrit à leur sujet : « Ce peuple est de beaucoup le plus puissant de cette côte maritime. C’est celui qui possède le plus grand nombre de navires, et sa flotte fait le commerce avec l’île de Bretagne. Il est supérieur aux autres par sa science et son expérience de la navigation. Enfin, comme la mer est violente et bat librement une côte où il n’y a que quelques ports, dont-ils sont les maîtres, presque tous ceux qui naviguent habituellement dans ces eaux sont leurs tributaires. »

    http://www.linternaute.com/humour/diaporama/06/druides/image/02.jpg

    Il faut en effet préciser que les Celtes étaient des terriens, très peu habiles pour la navigation. Se pose donc le problème de l’origine des Vénètes. Qui étaient-ils ? Le plus troublant, c’est qu’on les retrouve aussi en Italie, sur la côte adriatique, et qu’ils sont là aussi d’excellents navigateurs. Plus étrange encore, on sait que les Vénètes adoraient les Dioscures (Castor et Pollux, ou leurs équivalents), et que selon Strabon, « ce culte venait de l’océan ». L’hypothèse la plus sérieuse, c’est donc l’existence d’une civilisation occidentale (l‘Atlantide ?), qui serait venue avant ou pendant les Celtes. Au passage, précisons que les Vénètes ont donné leur nom à la ville de Vannes en Armorique, et Venise en Italie.

    Mais il ne faut pas non plus aller trop loin dans cette hypothèse, et il serait tout à fait absurde d’en conclure que le druidisme vient de l’Atlantide.

    La question de l’origine du druidisme est donc très délicate. Nous avons balayé les idées reçues, véhiculées par certains néo-spiritualistes du XIX° siècle, et nous avons aperçu ce qu’en disent les historiens. Il nous faut maintenant étudier ce que disent les Celtes eux-mêmes, c’est-à-dire l’enseignement de leurs textes traditionnels, que nous avons essayé d'expliquer dans le prochain article.

    Présentation du druide

    Le mot "druide" est une appelation générique qui désigne ceux rentrés dans le sacerdoce : à partir du moment où on entre dans la voie sacerdotale, on devient druide. Ainsi, les uatis, les bardes, les files...sont des druides ! Druide n'est pas un titre, mais un nominatif. Le mot druide veut dire "très sage" et "très voyant". Ainsi le druide oriente, donne ses conseils sur certains litiges de la société et peut parfois prononcer une injonction ou un interdit. Il a donc le droit de parole avant le roi et n'est soumis à aucune interdiction ni obligation. Il ne doit montrer aucun défaut, ni physique, ni intellectuel. Il possède l'autorité spirituelle et administre le sacré. C'est le seul à être detenteur du savoir, de la connaissance et de toute autre activité intellectuelle et religieuse (sacrifices, justice pour le droit public et privé, enseignement et transmission du savoir traditionnel, magie, médecine, prédiction, divination, généalogie...). Il est chargé de raconter les exploits et de les transmettre par voie orale aux futurs druides et aux guerriers, puisque qu'il se refuse à l'usage de l'ecriture (mais l'admet en caractères grecs pour les affaires publiques et privés) et ne peut écrire par suite d'une interdiction religieuse (le druidisme). Ce sont les moines, après la christianisation de l'Europe, qui retranscriront par écrit les épopées de tradition orale.

    Nous l'avons vu dans la partie étude, le druide sert d'intermédiaire entre les dieux et les hommes (guerriers et artisans) représentés par le roi. Le druide enseigne l'immortalité de l'âme. Il est le seul à entrer en contact direct avec les dieux. Ces fonctions lui permettent de présider les cérémonies religieuses, de parler au nom des divinités puisqu'il est lui-même considéré comme un dieu. Pour les lieux de cultes, on trouve l'Omphalos ("centre"), endroit chargé de valeur sacré, mais aussi le Nemeton, sorte de sanctuaire où résident les druides (donc les dieux), généralement dans des bois sacrés et servant de centre initiatique ou spirituel.

    Cliquez pour agrandir   Le druide est celui qui cumule tous les pouvoirs : il a le droit de vie et de mort sur tous (le roi inclus) mais il respecte quand même le droit oral et le prononce. Le sacrifice étant un privilège commun à tous les druides, c'est lui qui ordonne les sacrifices humains et animaux, les pratiquant toujours lui-même. Ainsi, il est le personnage le plus important : le roi celte ne peut parler avant lui et les guerriers ne peuvent parler avant le Roi. Le druide et le roi forment un équilibre. Il est pour les Celtes inconcevable qu'il ne puisse y avoir au sein d'une communauté un Roi sans Druide et un Druide sans Roi.

     

    En période de guerre, ce sont les druides qui décident du moment opportun pour mener les batailles. Durant celles-ci, ils entourent les guerriers en lançant des exhortations censées donner la victoire et protéger les guerriers celtes. Ils sont dispensés de service militaire mais peuvent parfois combattre s'ils le désirent. Les druides peuvent aussi décider d'arrêter la bataille.

    Le druidisme est reservé aux hommes, les femmes n'ayant accès qu'à la divination avec ou sans magie. Vers le IIIe siècle ap JC, certains évoquent l'existance de druidesses. Il s'agit probablement de diseuses de bonne aventure se tenant dans des auberges et n'ayant pas d'héritage des druides authentiques. Le druidisme n'est pas lié à la pierre mais à l'arbre (généralement le chêne). Lors de la conquête militaire des romains, il constitue, durant une courte période, une opposition certaine face à l'expansion de la culture latine.

    • Les vêtements druidiques

    Le druide porte une tenue blanche pour les fêtes et les rituels exigeant cette couleur, notamment pour la fête de Samain et la cueillette du gui. Le blanc, couleur sacerdotale universelle des Indos-européens, est une obligation rituelle car il est synonime de pureté et de lumière. En revanche, le reste du temps, il n'est pas obligatoirement vetu de vêtements de cette couleur. Il peut donc en changer si une fête en exige une autre et se mettre en doré ou en bronze, mais jamais en bleu, ni en vert et rouge. En effet, le rouge, couleur du savoir, est aussi la couleur guerrière et le bleu, le jaune et le vert sont pour la classe productrice. D'ailleurs, les tenues vestimentaires sont parfois décrites comme multicolores. Les druides, commes les autres personnes, peuvent porter des capes ou des manteaux de couleur pourpre. Retenons que les vêtements et manteaux multicolores sont pour les occasions solennelles, que les vêtement plus simples sont pour la vie de tous les jours et que les braies (ancêtres du pantalon dont les Gaulois sont les inventeurs) et les manteaux de cavalier servent à chevaucher et à aller à la guerre. En dehors des vêtements, le druide peut aussi utiliser des signes distinctifs.

     

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    • Les insignes sacerdotaux

    Dans la mythologie celtique, on distinque quatre talismans fondamentaux : la Pierre de Fal ou de "Souveraineté" désigne le roi légitime tandis que la lance de Lug, le glaive de Nuada et le chaudron du Dagda sont trois éléments maniés par des dieux. Pour le druide, le symbole le plus important de la classe sacerdotale druidique est une branche. Cette branche comporte trois aspects différents qui correspondent à des titres bien définis dans sept grades de druides:

    • l'or : c'est le métal solaire le plus précieux, il est donc la marque du plus haut grade des druides, l'Olam
    • l'argent : c'est un métal lunaire, moins précieux que l'or. Il marque donc les deux titres qui "suivent" l'Olam
    • le bronze : c'est le métal le moins précieux des trois. Il est donc le signe des quatre premiers grades.

    Dans la pratique, un membre de la suite du druide maintient la branche en permanence au dessus de ce premier.

     

    Hiérarchie, grades et fonctions

    La hiérarchie sacerdotale comporte dix échelons. Les trois premiers sont accessibles aux meilleurs des guerriers et des artisans et les sept suivants sont réservés aux druides dont les études durent au moins une vingtaine d'année avant de pouvoir postuler au titre d'Olam. Tout membre de la classe sacerdotale accède au degré superieur dès qu'il fait preuve du savoir suffisant.

    (mettre les 7 degrés de la sagesse)

    Le terme "druide" englobe également les fonctions générales de philosophes, sage théologiens, semnothées, prêtres (sacerdotes, oeditus, antistites), magestermes ...mais les druides sont en réalité spécialisés dans un ou plusieurs domaines : bardes-poêtes-parasites-musiciens, vates, gutuater, augures-haruspices, devins, astrologues (pour astronomes), médecins etc. On peut cependant les classer en trois catégories :

    =>premiere catégorie : les druides théologiens

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    Selon César, ils se livrent à d'immenses spéculations qu'ils transmettent à la jeunesse. Ils ont la charge de la religion, de la justice, de l'enseignement et de la surveillance du pouvoir politique. En somme, on peut retenir qu'ils méditent mais aussi expliquent et commentent les doctrines sacrées.

    =>deuxieme catégorie : les poêtes

    En Gaule, ce sont les bardes, qui s'occupent de la poésie et de la littérature (uniquement recitée ou chantée). Ils offrent des chants de louanges. En Irlande, ce sont les filid (file veut dire "voyant") qui, contrairement aux bardes, savent écrire (en ogam). Voici les principaux domaines qui les concernent :

    - histoire et généalogie : ces deux mots constituent en réalite une seule et même discipline dont le but est de dresser la généalogie du roi en cours de règne en remontant le plus haut possible.
    - littérature : elle consiste en la récitation des légendes et des poèmes mythologiques et épiques.
    - prédiction et satire : pour le roi et pour le druide, ce sont des moyens de gouvernement ou de pression sur le gouvernement royal.
    - justice : elle est rendue et publiée par le roi mais annoncée par le druide qui, seul, est ordinairement juriste. Un roi-juge est exceptionnel.
    - enseignement : il est organisé en profondeur mais les premiers degrés peuvent certainement être suivis par tous.
    - diplomatie : le druide chargé de cette discipline est une sorte d'ambassadeur chargé des négociations diverses, des conclusions de traités d'amitié ou d'alliances...
    - musique : elle regroupe les instruments à cordes, principalement la harpe, mais excut les instruments à vent ou à percussion.
    - médecine : discipline rendue par le druide sous ses trois aspects : incantatoire (magie), sanglant (chirurgie) et végétale (thérapie par les plantes).
    - distribution de la boisson : le druide chargé de ce domaine repartit les parts attribuées aux convives mais c'est la reine qui verse la boisson dans les coupes.
    - information : le druide portier renseigne sur les nouveaux arrivants ou visiteurs.
    - architecture : cette science concerne principalement à l'époque la construction de maisons ou de forteresses.

     

    =>troisieme catégorie : les devins

    En Irlande, ce sont les fàith et en Gaule les vatis (pluriel de vates). Ils ont le droit de se mêler des affaires politiques et militaires mais ont aussi beaucoup à faire dans le domaine spirituel. Ils exécutent toutes les applications "pratiques" de la religion à savoir la divination (art augural) et la médecine (magique, sanglante et végétale).

     

    Enseignement et recrutement

    Le druide est chargé de l'éducation des jeunes druides de manière à maintenir la tradition. L'apprentissage d'un élève dure environ 20 ans en Gaule et 12 ans en Irlande. L'enseignement consiste en l'apprentissage de la grammaire, d'une langue technique compliquée spéciale au sacerdoce, à l'assimilation et à la pratique de plusieurs dizaines de vers poétiques et à la recitation de plusieurs centaines de récits. Ainsi le fochlocon ("apprenti") sait reciter 7 histoires tandis que l'olam ("puissant") en connait 350 grandes et 150 petites.

    La sélection à la fonction d'apprenti-druide est très sévère. Ainsi; sur une centaine de candidats, seuls 2 ou 3 sont retenus.

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    Rituels et sacrifices

    Les animaux sont parfois sacrifiés. On retrouve alors des squelettes entiers de moutons, de cochons et de vaches, enterrés dans des fosses separées. L'animal a, le plus souvent, la gorge tranchée. Ensuite, on le descend dans la fosse. Des humains sont également retrouvés dans des puits ou sous es remparts de certains oppida.

    Au niveau des lieux de culte, certains sites en France et en Angleterre ont livrés d'intéressantes traces de tranchées et de trous de poteaux. On ne trouve ni débris de poteries ni restes de repas sur le sol a cette endroit, ce qui laisse supposer que le lieu est probablement une sorte de sanctuaire, et non pas une maison. Il est probable que seul les druides sont autorisés à pénétrer dans ce bâtiments.





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    L’énochien

    L’énochien, ou « Langage des Anges », est une langue occulte ou angélique supposée, possédant son propre alphabet, découverte dans les carnets de note des occultistes et alchimistes anglais John Dee et Edward Kelley, au XVIe siècle.
    S'il est communément admis que l'énochien est une langue inventée de toutes pièces, pour certains[réf. nécessaire] elle aurait toujours existé: ce serait la langue parlée par les anges, la langue unique des hommes avant la Tour de Babel. Elle aurait été, d'après Kelley, « citée par les entités énochiennes » et utilisée par Adam pour nommer les choses et les êtres qui l'entouraient.
    Le nom énochien est construit sur le nom d'Hénoch (de l'hébreu: חֲנוֹךְ, Standard Khanokh Tiberien Ḥănôkh signifiant « initié »), aussi transcrit Enoch, le 7e patriarche, père de Mathusalem, d'après la Genèse, à ne pas confondre avec son homonyme fils de Caïn. Il lui est attribué un récit biblique apocryphe appelé le Livre d'Hénoch, dans lequel est décrit sa visite du Paradis.

                                                    



    John Dee

    John Dee est une des plus importantes figure de son époque, connu pour ses travaux en mathématiques (il a occupé un temps un poste à la Sorbonne où il donnait des cours sur Euclide et sur la géométrie), en cartographie, astronomie, astrologie (il fut l’astrologue de la reine Elizabeth après qu’elle lui a demandé de déterminer le jour le plus favorable pour son couronnement, et il lui donna également des cours d’astrologie), cryptographie, etc.
    Les biographes (anglosaxons) de John Dee mettent en lumière qu'il aurait conseillé à la reine Elisabeth Iere d'investir sur la marine, partant de l'hypothèse qu'elle serait l'avenir stratégique de l'Angleterre.

    Sa bibliothèque, qui fut incendiée peu avant sa mort, était l’une des plus riches d’Angleterre, et de nombreux savants venaient la visiter. Dee était par-dessus tout fasciné par les mystères et les sciences occultes, en particulier par la légende d’Enoch qui fut enlevé au Ciel et eut la grâce de voir la Divinité en face et d’obtenir toute sagesse et connaissance, légende qui fut à l’origine de l’apocryphe Livre d'Hénoch racontant comment les Anges descendus parmi les hommes leur ont enseigné les secrets de la Magie (de cette légende dérive le nom de magie énochienne, que Dee appelait simplement Magie Angélique).


    Edward Kelley

    Edward Kelley (nommé parfois Edward Talbot) est un mystérieux personnage qui jouit d’une réputation sulfureuse. Il est décrit comme un nécromancien, auteur de quelques traités d’alchimie, et aussi comme un voleur (ce qui lui aurait valu, d’après la légende, de se faire couper les oreilles). Il frappe à la porte de Dee en 1581 avec un mystérieux livre sur la transmutation des métaux en or (le mystérieux Livre de St Dunstan), et avec un échantillon de poudre rouge qu’il prétend être de la poudre de projection. Ses qualités exceptionnelles de médium ont tôt fait de convaincre Dee d’utiliser ses services.

    À cette époque, Dee avait déjà commencé ses expériences de clairvoyance au moyen d’un cristal, procédé très répandu à l’époque et qu’on retrouve dans de nombreux traités de magie et grimoires de sorcellerie. Tout seul dans un premier temps mais avec peu de succès (il avoue lui-même être un piètre médium), puis en faisant appel à des médiums, le dernier avant Kelley étant Barnabas Saul.

    La collaboration

    C’est le début d’une collaboration qui durera jusqu’à 1589, date à laquelle les deux hommes se séparent, Kelly restant à Prague à la cour de l’Empereur Rodolphe II et où il meurt en essayant de s’échapper de la prison dans laquelle il était enfermé pour n’avoir pu réaliser la transmutation des métaux en or, Dee retournant à Mortlake en Angleterre après un périple à travers toute l’Europe. Il tente d’initier son fils Arthur Dee à la voyance, mais celui-ci n’égalera jamais Kelley. Accusé de sorcellerie, il trouve refuge auprès du roi Jacques Ier, et meurt dans une extrême pauvreté en 1608 à l’âge de 81 ans.

    La méthode par laquelle ce système a été « révélé » est extrêmement simple : Dee s’asseyait à sa table de pratique, aux côtés d’Edward Kelley, et notait toutes ses conversations avec les esprits dans ses journaux, pendant que Kelley décrivait tout ce qu’il voyait, entendait et ressentait. Une partie de ces journaux nous est parvenue et est à la base de la Magie Enochienne telle qu’on la connaît actuellement. Parmi ceux-ci, ceux publiés par Méric Casaubon en 1659 dans le célèbre « A true and faithful relation of what passed for many years between John Dee (A Mathematician of great fame in Queen Elizabeth and king James their Reignes) and Some Spirits » (Un récit véritable et fidèle de ce qui s’est passé pendant des années entre John Dee (un mathématicien de grande renommée sous le règne de la Reine Elizabeth et du Roi James) et certains Esprits) ont servi de base pour le système magique développé par l’Ordre Hermétique de la Golden Dawn.

    La première partie (1581-1583) est moins connue mais pourtant indissociable de la seconde. Elle est restée manuscrite jusqu’à récemment, et des copies sont désormais disponibles sur le web, ou dans le Livre de Joseph Peterson John Dee’s Five Books of Mystery.


    Éléments

    La Magie énochienne est difficilement comparable aux divers courants magiques existants à l’époque de Dee ou actuels. Elle se base sur des Talismans complexes et des Tables de caractères d’où sont tirés une multitude de noms d’esprits.

    Les premiers manuscrits de Dee décrivent le matériel necessaire à la pratique : une table de pratique sur laquelle est posé un pantacle en cire (le sigillum Dei Aemeth) ainsi que des répliques miniatures de ce pantacle sous les pieds de la table; le Sigillum Dei Aemeth supporte la pierre de voyance ; viennent ensuite un jeu de draperies en tissus nobles recouvrant ces artefacts, destinées à canaliser la force émanée du Sigillum. les diverses figures ornant cette table, ainsi qu'un anneau en or, réputé être l'Anneau de Salomon, devaient être portés lors de toutes les invocations. A noter que l'Anneau est fort différent de celui décrit par la tradition hébraïque : le "nom secret de Dieu" en hébreu est "HUHI", tandis qu'en énochien c'est "PELE", dont les lettres sont entrelacées avec un motif grossièrement cruciforme.

    Les manuscrits de Dee comportent également plusieurs tables de caractères, on peut citer :

        * la Table de Nalvage (nommée d’après le nom de l’Ange qui a révélé cette Table)
        * la Sainte Table (sorte de super-plan de travail placée sur l'autel, sous le Sigillum Dei Aemeth)
        * le Médaillon Saint dont la révélation a failli tourner à la magie noire si l'un des Anges n'était pas intervenu
        * la Grande Table de la Terre avec ses 4 Sceaux et ses innombrables hiérarchies
        * les 7 « insignes de la création » (leur symbolisme rappelant la création du monde telle que décrite dans la Génèse)
        * 7 Tables de 42 Ministres aux ordres de 7 Princes, eux-même gouvernant sous l’autorité de 7 Rois (cette hiérarchie étant appelée Heptarchia Mystica),
        * ainsi que les Sceaux magiques de ces 7 Rois et 7 Princes.


    Il existe également tout un manuscrit, intitulé Liber Sextus et Sanctus ou Liber Loagaeth, constitué de 49 Tables de caractères, dont le sens est jusqu’à présent inconnu. Le détail de cette révélation particulière se trouve dans les Liber Mysteriorum, en particulier les Quintus et Sextus.
    Il semble que ce manuscrit, peu exploité en pratique magique, recèle des informations linguistiques intéressantes traitées dans l'article énochien.

    Le plus connu des éléments de l’énochien, le plus original aussi, concerne 48 « Appels » ou « Clés Angéliques », qui sont 48 invocations écrites dans une langue inconnue, qu’on nommera plus tard la langue énochienne. Ceux-ci ont été dictés lettre par lettre, à l’envers (c’est-à-dire en commençant par la dernière lettre du dernier mot), tout d’abord dans leur langue originelle, puis plus tard en anglais. L’utilisation de ces Appels demeure toutefois un mystère. Déterminer si ce langage en est véritablement un, ou s’il s’agit d’une invention humaine (comme dans le cas de la Lingua Ignota de Sainte Hildegarde de Bingen) n’est pas évident, et il existe trop peu d’éléments pour mener une étude linguistique sérieuse.
    Toutefois, ce sont ces clés, exprimées en vieil anglais et en énochien, qui ont servi de base à la création d'un dictionnaire d'énochien.

    La magie énochienne dans l’histoire

    Bien qu’ayant passé les 20 dernières années de sa vie à consigner scrupuleusement ses communications avec les Anges, il semble que Dee n’ait par la suite fait aucune utilisation du matériel révélé pendant tout ce temps. Il existe des évidences qu’il avait probablement l’intention d’en faire usage : le Sigilum Dei Aemeth en cire, la pierre de voyance sont encore visibles au British Museum, et Dee a consigné dans un manuscrit spécial les Appels en langue Enochienne ainsi que les invocations aux diverses entités énochiennes. Cependant, il n’y a nulle part mention de leur utilisation. Si Dee en a fait usage, soit il n’a rien consigné par écrit, soit ces journaux ont disparu.

    En 1662, Elias Ashmole (le Père de la Maçonnerie anglaise) entre en possession d’une partie des journaux de Dee, cachés pendant plusieurs années dans un coffre en bois, par l’intermédiaire. Il fera des copies de certains des manuscrits, mais il existe peu d’éléments attestant qu’il en ait fait usage, et il ne semble pas en avoir fait cas dans la création des rites maçonniques. Toutefois, à partir de 1670 apparaissent des manuscrits attestant la pratique de la magie énochienne par trois magiciens et un voyant, et certains ont cru reconnaître Ashmole derrière l’un de ces personnages.

    Ce n’est qu’en 1888 que la magie énochienne réapparaîtra, à travers l’œuvre colossale de trois membres de la Societas Rosicruciana in Anglia (SRIA) : Woodman, Westcott et Mathers, fondateurs d’une des fraternités les plus importantes de l’époque et dont l’influence se fait encore sentir aujourd’hui : l’Ordre Hermétique de l’Aube Dorée (the hermetic Order of the Golden Dawn). En s’intégrant au système magique propre à cet Ordre, l’énochien s’est à la fois systématisé en une forme cohérente et « dénaturée » en se mêlant à des courants ésotériques divers (notamment la kabbale). C’est toutefois le plus souvent sous la forme recréée par la Golden Dawn que l’Enochien est aujourd’hui répandu. Une partie seulement des éléments originaux de l’Enochien ont été retenu par la Golden Dawn, en particulier la grande Table de la Terre (que la Golden Dawn divise en 4 Tablettes Elémentaire et une Tablette « d’union ») et les Appels énochiens. L’originalité de la Golden Dawn a été de mettre en relation les différentes parties de la Table de la Terre avec les 4 Eléments (feu, air, eau, terre), les signes du zodiaque ou encore les Sephiroth de l’Arbre de Vie cabalistique, de proposer un système de prononciation (discutable) du langage énochien, et de mettre en relation les Appels Enochiens avec les hiérarchies de la Grande Table (relation totalement absente dans le système originel transmis par Dee). La Golden Dawn a vécu jusque dans les années 1900, avant d’éclater en de multiples groupes fondés par d’anciens membres de la GD.

    Aleister Crowley, fondateur de l’Astrum Argentum, pratique la Magie Enochienne selon le système de la Golden Dawn. Sa contribution particulière a été l’exploration des 30 « Aethyrs », c’est-à-dire les subdivisions du monde physique et invisible selon l’Enochien. Le récit de cette exploration est consignée dans « La Vision et la Voix ».
    L’Aurum Solis, un Ordre contemporain de la Golden Dawn a également intégré l’énochien dans son cursus, selon une pratique similaire bien que moins complexe, de même que l’Ordre de la Pierre Cubique (1965-1991) qui enseignait un système se voulant strictement dans la lignée de John Dee, et considérant la méthode de la Golden Dawn erronée.

    On ne peut oublier de citer l’œuvre de l’Église de Satan et du Temple de Set (organisation dissidente de la précédente Église), dans laquelle les traductions des Appels Enochiens sont « adaptées », notamment en remplaçant le mot « Dieu » par « Satan », pour les rendre conformes à leur philosophie. En d’autres termes, et pour citer Aquino (fondateur du Temple de Set) : « Un puriste énochien pourrait remettre en cause la traduction fournie par le mot de Set parce que ce n'est pas la version anglaise enregistrée par John Dee en ses journaux intimes. Ma réponse est simplement que j'ai approché les clefs, pas en tant qu'historien cherchant à réimprimer ce que Dee a fait, mais en tant que magicien cherchant à actionner les mêmes « machines magiques » que Dee a fait, et à les actionner avec un plus grand soin et précision que lui. Par conséquent ce n'est pas un cas de ma « corruption de Dee », mais plutôt de mon « incorruption » de quelque chose qui a précédé la propre existence de Dee, et qui n’était, après tout, pas de sa compétence (ou celle de Kelly) ». Sans commentaire.

    Enfin, l’énochien a également ressurgi sous une forme inattendue, à savoir à travers la plume de l’auteur de fiction américain H. P. Lovecraft. Celui-ci, inventeur du Necronomicon, livre célèbre pour tous les lecteurs de cet auteurs, a eu le malheur de mentionner, dans ces histoires, John Dee comme le traducteur de ce « Livre maudit » du latin en anglais. Et certains, crédules ou dénués de sens de l’humour, ayant pris Lovecraft au pied de la lettre, ont cru voir dans les manuscrits cryptés de Dee (notamment le Liber Loagaeth) une version codée du Necronomicon ! Allégation renforcée entre autre par Langford, Turner et Wilson qui ont prétendu avoir décodé le Liber Loagaeth et trouvé ledit Necronomicon. Qu’il suffise de renvoyer aux propres mots de Lovecraft, répondant à Robert Bloch au sujet de la prétendue existence de ce livre (Lovecraft avouant que tout ceci n’est que supercherie dont les proportions le surprennent lui-même), pour mettre un terme à cette plaisanterie.

    Actuellement, de nombreuses personnes continuent d’explorer l’Enochien à travers le monde. Des versions imprimés ou électroniques des manuscrits de Dee sont désormais disponibles, et la fascination exercée par ce système n’est certainement pas prête de faiblir, sans qu’il soit jamais possible de déterminer si oui ou non, John Dee a réellement vécu ce qu’il relate, et s’il n’a pas été dupé par un Edward Kelley à la réputation sulfureuse.